La mode des "parterres à broderies"
est déjà mentionnée à la fin du XVIè et
début du XVIIè siècle, quand les
jardiniers appelés par Olivier de
SERRES, dessinent des mosaïques florales
aux formes compliquées.
A cette époque, les plantes à feuilles
vivement colorées n'étaient pas encore
couramment utilisées; elles étaient
remplacées par des matières inertes aux
couleurs vives telles que du sable
blanc, de la brique pilée ou du charbon.
Néanmoins, le but était le même, c'est à
dire l'exécution de dessins à l'aide des
éléments, plantes ou mixtures inertes de
couleurs vives, simulant sur le sol, le
dessin de forme géométrique élaboré
préalablement sur le papier.
En Hollande, la composition de parterres
de plantes bulbeuses répondant aux lois
du contraste et de l'harmonie des
couleurs a été porté à une très haute
perfection au XVIè siècle; 40 à 60
espèces de plantes bulbeuses étaient
alors utilisées: tulipes, jacinthes,
narcisses, crocus, scilles, etc....
Répondant aux caprices de la mode, les
parterres à broderies furent poussés à
l'excès et avec l'arrivée du style
paysager qui n'admettait plus la
symétrie, ces créations florales furent
délaissées.
Elles réapparurent à l'occasion de
l'Exposition Universelle de Paris en
1867 avec l'apparition d'un plus grand
nombre de plantes propres à cet usage;
on les appelait alors
"corbeille-parterre", "parc-parterre",
"tapis-parterre", "mosaïque", etc....
l'appellation changeait en fonction de
la région ou du pays.
C'est finalement le nom de
"Mosaïculture" qui s'imposa .
Forme des corbeilles
Ce sont les corbeilles de forme ronde ou
ovale qui furent le plus couramment
utilisées dans les parcs d'agrément,
avec d'autres figures géométriques
telles que le triangle, le carré, le
rectangle, le cercle mais aussi quelques
formes polygonales plus compliquées.
Ensuite la maîtrise étant acquise, on ne
se contenta plus de dessins géométriques
et l'on vit apparaître de nouvelles
formes: festons, guirlandes, imitations
d'arabesques, broderies variées,
écussons, cadrans d'horloge , animaux
tels que les papillons que l'on voit
ci-après en photo.
Pour les villes qui les ont conçus, une
part de leur notoriété florale était
liée à la conception de ces figures
fleuries; chaque année, le public
attendait le nouveau dessin du papillon.
C'était une attraction de la ville et de
nombreux jeunes couples venaient s'y
faire photographier, le jour de leur
mariage.
On aime ou on aime pas mais il convient
de reconnaître la qualité du travail
réalisé par les jardiniers. |